1965.04 — Le lien échiquéen — Avril 1965

Le lien échiquéen.
Avril 1965.

Publié par l’AEPA,
WEINBLUM CH.,
32 rue Charles III,
NANCY, MEURTHE-ET-MOSELLR.

C.C.P.: AEPA NANCY 1700.80 mm.

Sommaire:


–Histoire des échecs.
–Au sujet du tournoi France Espagne.
–Nos disparus.
–Le championnat.
–Le tournoi du handicap.
–Les dix commandements.
–Aperçu financier.
–Nouvelles diverses.

Histoire des échecs.

Chers amis, nous commençons aujourd’hui la publication de très larges extraits d’un ouvrage de H. DELAIRE, sur «l’origine et l’histoire des échecs». Cet ouvrage étant abondamment illustré, nous n’avons pas jugé opportun de reproduire ici les passages du texte accompagnant les gravures, non plus que les nombreux diagrammes présentés par l’auteur tout au long de son livre. C’est donc exclusivement la partie historique qui sera l’objet de notre attention. L’ouvrage de H. DELAIRE, le seul du genre, semble-t-il, qui, jusqu’à présent ait été rédigé en français, fut édité en 1914. D’ici la fin de cette publication, nous espérons être en mesure de pouvoir compléter cette étude jusqu’à nos jours.

Invention du jeu.

Sans l’appuyer d’aucun document probant, quelques historiens attribuaient l’invention des échecs au philosophe XERCES ou au capitaine grec PALAMEDE, d’autres aux frères LYDO et TIRRHENE, aux Egyptiens, aux Persans, enfin au BRAHMANE SISSA i.er. Un auteur la fait remonter à BABYLONE, puis un dernier l’attribue aux bergers de SEYTHIE sans en préciser l’époque. Nous passons les contes de visionnaires qui en font honneur aux Irlandais, aux Gallois, aux Juifs, aux CHEROKEES et autres. Entraînés par leur imagination de conteurs, beaucoup se sont nettement écartés de la vraisemblance, quelques-uns allant jusqu’à citer des personnages dont l’existence n’est nullement certaine. Tout cela avec le souci de faire la preuve d’une invention qui, au demeurant, reste imprécise. Aucune trace des inventeurs n’a pu être retrouvée jusqu’ici et nous n’avons, comme fait acquis, que l’apparition du jeu vers une époque non encore exactement déterminée, du V au VI siècle. Quant à son invention proprement dite, est-elle l’œuvre d’une individualité quelconque ou d’une collectivité de riches imaginations? Faut-il déduire, du matériel et placement des pièces représentant une armée indienne, que son inventeur est de cette contrée? Quant à présent, aucun document, aucune preuve, aucune déduction raisonnable ne permettent de répondre à ces questions. Faut-il admettre, à défaut d’invention et d’inventeur, une évolution lente du jeu, partant de première primitive. Si cette opinion est recevable elle ne s’appuie non plus sur une donnée évidente. Tout cela reste dans l’ombre. Souhaitons qu’un jour une intéressante découverte face la lumière sur ce point.

De son origine.

Beaucoup de fables et de légendes relatives au jeu d’échecs prirent naissance vers la fin du Moyen Age. A cette époque les échecs étaient très en faveur et il arriva naturellement que tous les passages de documents anciens où il était question de jeux oubliés, furent attribués aux échecs, ce qui donna lieu à une quantité de récits inexacts ou erronés. C’est ainsi que les principaux propagateurs des échecs de l’époque, les troubadours, qui passaient d’un château à l’autre avec une provision de nouvelles, de récits, de problèmes d’échecs et autres passe-temps, glorifièrent le jeu en le présentant comme très ancien et en attribuant son invention aux hommes de l’Antiquité: SALLOMON, ULYSSE, ARISTOTE…
Le jeu grec: PETTEIA, mentionné dans l’Odyssée d’HOMERE, est attribué par les anciens à PALAMEDE qui prit part au siège de TROIE.
Quand, au Moyen Age, on confondit ce jeu avec les échecs, on crut naturellement que l’inventeur des échecs était PALAMEDE. On sait aujourd’hui que ces jeux grecs ne comportaient que 5 pièces pour chaque camp et, par contre, n’avaient qu’un rapport éloigné avec les échecs. Les Latins autant que les échecs furent cités comme joueurs d’échecs.
Parmi les joueurs romains le DUZDECIM SCRIPTA se jouait sur une tablette divisée en 12 cases, LATRUNCULI (LUDUS LATRONUM ou CALCULORUM) avec des pièces de même forme. Ici encore aucune parenté ne saurait être admise.
En résumé, les renseignements sur les jeux grecs et latins, bien qu’ils soient incomplets, semblent établir que les échecs étaient inconnus à ces peuples. Des quelques indices que nous possédons, on peut conclure que l’origine indienne est la plus probante et qu’elle remonte au VI siècle de notre ère.
(A suivre).

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Au sujet du tournoi France Espagne.

La plus part d’entre vous se montre inquiets à cause de la lenteur des échanges, entre France et Espagne. La vérité est que nous sommes simplement habitués à un rythme plus rapide, mais, de façon générale, les espagnols ne sont pas plus que nous responsables de cette lenteur due à la poste espagnole. Il y a une ou deux exceptions assez incompréhensibles, mais je puis vous assurer que, presque tous les espagnols prenant part au tournoi aimeraient comme nous que les échanges soient moins lents.
Nous avons, avant de fixer la date de clôture du tournoi, voulu voir quelle serait la rapidité moyenne; finalement nous adoptons le 31 mai 1966.
Quelques recommandations:
Si, comme nous l’espérons, vous désirez que le plus grand nombre de parties soient terminées le 31-05-1966, pensez que la lenteur de la poste est une raison de plus pour que vous répondiez sans retard.
S’il arrive que vous restiez sans nouvelles, n’attendez pas plus de 12 jours pour réécrire le dernier coups, (vous pouvez d’ailleurs juger par vous-mêmes le temps moyen entre le jour de votre envoi et le jour où vous recevez la réponse).
En réécrivant, vous pouvez, si l’adversaire connaît un peu de français, préciser: coups déjà envoyé le …, ou mettre la même phrase en espagnol: JUGADA YA ENVIADA EL …
Encore un conseil de prudence: ne pas utiliser d’étuis en plastique, ils disparaissent presque toujours.
En résumé: date limite le 31-05-1966, répondre immédiatement, réécrire au bout de 12 jours si on a pas de réponse; ainsi, nous devons pouvoir arriver à un résultat satisfaisant.

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Nos disparus.

Au cours de ces derniers mois, nous avons eu le regret d’apprendre le décès de messieurs BILLETON et CHAPOUTOT.
Monsieur BILLETON, dès qu’il eut connaissance de notre AEPA, nous offrit gracieusement divers ouvrages sur les échecs, notamment son exemplaire du manuel de DEFOSSE, ainsi qu’une importante collection de problèmes, dont beaucoup sont puisés dans le FIGARO. Monsieur BILLETON, déjà très âgé lors de son entrée à l’AEPA, n’a jamais joué avec nous, mais il avait désiré nous aider autant qu’il le pouvait, et nous lui restons reconnaissants des dons qu’il a faits à notre cause et à notre bibliothèque. Nous pouvons ajouter que notre ami a eu une brillante carrière musicale AARRAS, où il était très apprécié.
Monsieur CHAPOUTOT, qui avait appris le jeu d’échecs à l’institution nationale vers 1905, a joué avec quelques-uns d’entre nous, surtout avec notre ami SCHNITZLER. Il jouait déjà avec Cl. WELS depuis plusieurs années lorsque celui-ci eu l’heureuse idée de créer une association française, et monsieur CHAPOUTOT fut l’un des premiers inscrits, puisqu’il avait le numéro 4. C’est au début de 1962 que uniquement à cause de son grand âge, il cessa d’être membre de l’AEPA.
M. SAUREL.

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Championnat.

Quelques résultats me sont déjà parvenus et les luttes semblent se dérouler normalement; toutefois la division II, avec ses 8 mois de combat est assez sérieusement en retard, un seul résultat m’étant parvenu: Faivre-Peillonex 1-0.
Aucun résultat encore de la division VI, mais là, l’importance est moins grande puisque cette division n’a que 6 mois d’exercice en ronde 2.
J’en profite pour vous dire à tous de ne pas traîner dans vos répliques et vous remercie de bien vouloir faire le maximum.
Voici les autres résultats:
Division I:
–Vabois 1, Bertrand 0.
–Legueltel 1, Bertrand 0.
–Bertrand 0, Legueltel 1.

Division III:
–Lemaire 1, Bonnard 0.
–Bonnard 0, Lemaire 1.
–Lemaire 1, Wenblum 0.
–Poyet 1, Schnitzler 0.

J’apporte une petite précision au sujet du prix de beauté; la partie primée de nos amis Schneider et Peillonnex est une partie jouée dans le cadre du championnat; j’ai donc le très grand plaisir à mon tour, de leurs exprimer toutes mes félicitations.
Bonne continuation à tous.
J.-Cl. Bertrand.

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Le tournoi du handicap. Par CL. FAIVRE.

Résultats au 31-03-1965.

Baud 002-004
Veiber 2-6
Bertrand 307-327
Legueltel 2-6
Bonnard 080-088
Réthoré 2-8
Duhen 207-219
Faivre 190-198
Peillonnex 6-2
Huchet 160-174
Vabois 3-6
Vandewalle 8-2
Joly 006-012
Legueltel 078-090
Bertrand 6-2
Madeleine 142-152
Poyet 2-6
Vandewalle 6-2
Marchand 121-123
Duhen 2-6
Martin 008-012
Noirot 2-6
Noirot 044-060
Martin 6-2
Poyet 2-6
Peillonnex 000-004
Bertrand 2-6
Poyet 152-190
Faivre 8-2
Noirot 6-2
Schnitzler 6-2
Réthoré 029-039
Bonnard 2-6
Saurel 236-242
Madeleine 6-2
Schneider 000-008
Bertrand 8-2
Schnitzler 181-187
Veiber 2-8
Vabois 228-258
Bertrand 6-2
Duhen 6-2
Huchet 6-3
Vandewalle 000-008
Bertrand 2-6
Vabois 2-6
Veiber 000-033
Duhen 5-4
Joly 2-6
Poyet 2-6
Schnitzler 8-2
Wenzlaff 2-6
Wenzlaff 082-088

Outre messieurs Veiber et Vandewalle,laréats 1964 du tournoi du handicap, messieurs Schneider et Peillonnex, lauréats du concours de la plus belle partie, sont retombés à 0 point au début de ce trimestreet par conséquent ont recommencé une nouvelle ascension. Un nouveau système d’attribution des points est en gestation; nous espérons qu’il pourra prendre effet dès juillet. Le prochain bulletin vous l’exposera.

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Les dix commandements.

Aux échecs tu t’amuseras nuit et jour et par tous les temps;
A tes amis tu écriras au moins hebdomadairement;
De ta dame tu t’occuperas mais après celle en bois seulement;
Et ton coups tu le feras après un examen prudent;
Politique point ne feras sauf aux échecs évidemment;
Car les extrèmes dédaigneras pour le centre et pour tous les plans;
Les noirs et blancs dirigeras sans racisme mais fermement;
Un fan du roque tu deviendras qu’en face d’un mat alarmant;
Et tu seras fait comme un rat si tu joues machinalement;
Dans ce jeu tu ne chercheras qu’à passer un joyeux moment.
G. Vandewalle.

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Aperçu financier.

Avoir au 25-12-1964: 277,33 francs.
En caisse: 200,00 francs.
En bons du trésor: 477,33 frans.

Recettes: 256,00 frazncs (cotisations, dons);
Dépenses: 168,50 francs (impression bulletin, papier, prix);
Nouvel avoir au 31-03-1965: 364,83 francs.
En caisse : 200,00 francs.
En bons du trésor: 564,83 Francs.

En toute amitié.
Ch. Weinblum.

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Nouvelles diverses.

Nous sommes heureux de vous annoncer que désormais notre AEPA est une association légale dont les statuts approuvés sont déposés à la préfecture du Rhône.
Siège social provisoir à l’adresse du président.
A leur entré au sein de notre groupement, saluons amicalement 2 nouveaux amis:
–Rauer F. mr, Freiburg-Bresgau, Littenweiler 5, ALLEMAGNE.
–Larribe Bernard, 20 rue Louis Braille, Villeurbanne, Rhône.
Nos meilleurs voeux de bonheur à l’occasion de l’union de 3 de mos amis, monsieur R. Grosrenaud, mm Ch. Weinblum et monsieur G. Vandewalle.
Dès septembre de nouveaux jeux seront en vente.
Patience paix et joie.
M. Poyet.
Fin de la revue.