1966.04 — Le lien échiquéen — Avril 1966

Le lien échiquéen.
Avril 1966.

Publié par l’AEPA,
WEINBLUM CH.,
13 rue Lavigerie,
54-Nancy.
C.C.P.: AEPA NANCY 1700.80.

Sommaire:


–Historique des échecs.
–Les règles du jeu.
–Un exemple à suivre.
–Notre championnat.
–Le tournoi du Handicap.
–La coupe de l’amitié.
–Notre bibliothèque.
–Aperçu financier.
–Le mot du secrétaire.
–Résultats du referendum.

Historique des échecs (suite).

Le TCHATURANGA.


Ce jeu également appelé «TCHATOURAGI» ou «quatre rois», puisqu’il est joué par quatre personnes ayant chacun un roi et devant conduire le jeu de façon à ce que deux camps combattent de concert contre les deux autres, fut, dit-on, inventé à CEYLAN par la femme de RAVANA, roi de LANKA, pour distraire son époux par cette image de la guerre, pendant que RAMA assiégeait sa capitale; mais la preuve de cette légende est loin d’être établie. La position des pièces sur un échiquier à cases non colorées est ainsi donnée au début de la partie.
Le «RAJAH», roi, au centre; à sa gauche, un «HASTI», éléphant; un «ASVA», cheval; puis un «ROKA», navire; et en avant 4 «PADATA», pions.
Le RAJAH faisait un pas dans toutes les directions, le HASTI comme notre tour; le ASVA comme notre cavalier; la ROKA allait obliquement sur la troisième case voisine sans s’arrêter à l’intermédiaire; les PADATA avançaient d’un pas, mais ils agissaient diagonalement sur les pièces adverses en avant.
Les verts avaient les noirs comme partenaires; les rouges avaient les jaunes. Verts et noirs alliés étaient donc les adversaires des rouges et jaunes.
Au début, le jeu offrait un mélange de hasard et de combinaison, car les coups à jouer étaient déterminés au moyen de dés; le dé présentait quatre faces: 2, 3, 4 et 5. Le joueur amenant le 5 jouait le RAJAH ou un PADATA à son gré; celui qui amenait le 4, le HASTI; le 3 obligeait à un coup de ASVA; et le 2 à un coup de ROKA.
La seconde forme du TCHATURANGA prit le nom de «TCHAHTRANG», puis successivement celui de «CHATRANG», «SHATRANJ», «HACHAH», «ESCHACK» et «échecs» et fut ainsi pratiquée jusqu’au XV siècle.
Le hasard disparaît avec le dé supprimé. Si l’échiquier et la marche des pièces conservent les mêmes lois, les partenaires se réunissent chacun du même côté de l’échiquier; l’un des deux RAJAHS devient un personnage subalterne, conseiller ou vizir, puis le HASTI et le ROKA changent de place. Mais fait important à relater avec ce changement de place, il y a changement de puissance: la pièce du coin conserva son nom de ROKA, mais prit la marche du HASTI, qui lui, devint «FILE». C’est ce changement de place et de dénomination qui nous a éclairé sur l’étymologie du nom de nos deux pièces: la tour et le fou. Avant lui, l’origine des deux noms fut fort difficile à expliquer.
Comme nous le verrons plus loin, le fou s’appela successivement «fil», du pers, «éléphant» qui devient «ALLIL», «AUNTAIN», «fol» et enfin «fou».
La tour, du pers, également «ROKAH», terme qui s’applique à un héros, à un brave, et dont on retrouve l’expression moderne «roc» puis «roque».
A signaler, durant cette seconde évolution du TCHANTURANGA, une légère exception dans le jeu pratiqué par les BIRMANS, qui concerne le fou «FIL». Cette pièce alliée ou ennemie, ne pouvait attaquer aucune des cases sur lesquelles les trois autres avaient le droit d’évoluer. La stratégie du TCHATURANGA est ainsi développée dans un manuscrit du XIII siècle, attribué à HYDE, qui dit: «Votre premier but est de faire parvenir vos deux pions (PADATA) du centre à la dernière ligne de l’échiquier, afin de l’échanger en tour (ROKA) ou cavalier (ASVA). Une tactique importante est de porter votre roi vers la case du roi de votre allié. Si vous atteignez cette case, vous avez le commandement des forces coalisées, votre allié s’incorpore à vous et, par suite, votre puissance s’accroît énormément, grâce à l’unité d’action qui prévaudra dans votre camp. Il va de soi que vous devez saisir toute occasion d’exterminer l’ennemi, et cela pour votre propre salut, si ce n’est pour celui de votre allié. Ayant conquis le trône de votre allié, le principal objectif est de prendre les rois ennemis, gagnant le CHATURAJHI, en d’autres termes achevant la victoire.
(A suivre).

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Les règles du jeu.

J’ai eu l’occasion de constater que, parmi nos membres, des joueurs, loin d’être des débutants, hésitaient encore parfois sur l’application de certaines règles. Il m’a donc semblé utile, dans l’intérêt général, de préciser certains points, qui éventuellement, pourraient faire l’objet de litiges, d’annulation de parties pour irrégularité, voire, et même être susceptibles provoquer la défaite du joueur insuffisamment documenté. Je traiterai successivement les questions suivantes: le roque, la prise en passant, la promotion et les différents cas de nullité.
Le roque: c’est un coups qui ne peut être joué qu’une seule fois par chacun des adversaires au cours d’une partie.
Il consiste en un déplacement simultané du roi et d’une tour. On distingue deux sortes de roque: le grand roque qui se joue avec le roi et la tour-dame, et le petit roque qui se joue avec le roi et la tour-roi.
Pour roquer on procède aux mouvements suivants:
–Grand roque des blancs: Ke1-c1, Ta1-d1.
–Grand roque des noirs: Ke8-c8, Ta8-d8.
–Petit roque des blancs: Ke1-g1, Th1-f1.
–Petit roque des noirs: Ke8-g8, Th8-f8.
Pour pouvoir roquer il faut:
–1, que le roi ni la tour avec lesquelles il roque, n’aient encore quitté leur case initiale;
–2, qu’il n’y ait plus aucune pièce sur les cases séparant le roi de la tour;
–3, que le roi ne soit pas en échec;
–4, que la case que le roi doit franchir (d1 ou f1 pour les blancs; d8 ou f8 pour les noirs) ne soit pas sous le contrôle d’une pièce adverse;
–5, enfin, que la case c1 ou g1 pour les blancs, c8 ou g8 pour les noirs, ne soit pas contrôlée par l’adversaire, sinon le roi se mettrait en échec, ce qui ne peut se concevoir.
On peut donc déduire de ce qui précède, que le roque est possible même que si la tour qui y participe est en échec et si la case b1, dans le grand roque des blancs, ou b8 dans celui des noirs est menacée par une pièce adverse.
R. PEILLONNEX (à suivre).

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Un exemple à suivre.

Il y 14 pois se fondait à LYON une section de jeu d’échec en tête-à-tête pour déficients visuels. Après 4 mois de tâtonnement, nous comptons 15 inscriptions en début de saison 1965-1966; aujourd’hui, si 8 membres seulement fréquentent assidûment nos réunions, nous considérons ce bilan favorable et pouvons affirmer dès à présent, que notre section vivra. Comment fonctionne-t-elle? L’union des masseurs kinésithérapeutes aveugles, nous loue son local à raison de 15,00 francs l’après-midi; le prix est raisonnable puisque nous avons le téléphone et une indépendance absolue; toutefois, en raison de ce prix, nos réunions ne sont que mensuelles, ce que nous regrettons vivement. Nous y retrouvons plusieurs de l’AEPA: BERTRAND, FAIVRE, GROSRENAUD, LARRIBE, MARTIN, NOIROT et POYET. Notre cercle a déjà fait une nouvelle recrue pour notre groupement: notre ami FOURNET.
Quelles ont été nos moyens de propagande? Nous avons envoyé des circulaires à tous les membres de l’amicale des anciens élèves de l’école de VILLEURBANNE. Des articles ont paru dans son journal et dans celui de l’action lyonnaise de l’AVH.
Voilà énoncées toutes les données du problème que pose la vulgarisation des échecs chez les aveugles français. Il ne manque plus que les bonnes volontés se manifestent et nous pensons que là où est concentré un grand nombre de déficients visuels, la vie d’un tel cercle est possible: PARIS, STRASBOURG par exemple.
Tous nos encouragements aux futures bonnes volontés.
Nous ajoutons, que dans nos projets immédiats est prévue une rencontre entre le cercle de LAUSANNE que dirige notre ami BAUD et le nôtre. Nous vous tiendrons au courant.
J.-CL. BERTRAND.

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A propos du championnat.

Voici venu le temps de parler du prochain championnat. Il se disputera par groupe de quatre joueurs sur 13 mois; il sera tenu compte du classement du championnat en cours pour former les groupes. Deux mois de battements seront laissés pour permettre au jury de décider des vainqueurs pour les parties inachevées. Le championnat durera donc 15 mois. Chacun devra mener 6 parties simultanées. Précisons qu’elles compteront également pour le tournoi du handicap, prolongeant ainsi le règlement actuel. Les inscriptions sont ouvertes dès à présent et seront closes le 30-06-1966.
Parlons maintenant du championnat en cours: aucun résultat de 3.me ronde en première division; les disparitions de LANG et NELSON font que LEGUELTEL, LUX, SAUEL et VABOIS ont 4 points chacun pour 2 parties gagnées. La disparition de nos amis nous frappe durement et fait que la première division a son classement complètement bouleversé et nous en sommes doublement atterrés. Voici les 2 seuls résultats de la 2.me division: VANDEWALLE PEILLONNEX 1-0, et PEILLONNEX VANDEWALLE 0-1.
Davantage de résultats en division III, celle-ci ayant commencé un mois plus tôt. POYET a terminé: VEIBER POYET 0-1, BONNARD SCHNITZLER 1-0 et SCHNITZLER BONNARD 0-1. Un grand bravo à notre ami qui remonte. De même pour madame WEINBLUM: qui bat deux fois SCHNITZLER, et bat une fois avec les noirs BONNARD. Félicitations aussi à l’ami BRUGER qui reste invaincu en division IV par ses 2 victoires sur MARCHAND.
Les classements de deuxième ronde de division I et IV seront donnés prochainement. Bonne continuation à tous.
J.-CL. BERTRAND.

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Le tournoi du handicap. Par CL. FAIVRE.

Résultats au 31-03-1966.

Baud 10-10
Veiber 0-3-d
Bonnard 93-98
Schnitzler 3-0-v
Weinblum 0-4-d
Brun G. 0-3
Baud 3-0-v
Duhen 239-239
Vandewalle 0-3-d
Faivre 209-214
Lux 2-2-n
Weinblum 3-1-v
Frauenfelder 259-266
Hierro 0-1
Vandewalle 1-3-d
Huchet 211-213
Vabois 1-3-d
Vandewalle 1-3-d
Lang 28-28
Lux 0-3-d
Saurel 0-3-d
Legueltel 102-111
Lang 3-0-v
Nelson 3-0-v
Lemaire 56-58
Poyet 1-3-d
Lux 197-213
Lang 3-0-v
Vandewalle 3-1-v
Wenzlaff 0-4-d
Madeleine 171-171
Frauenfelder 0-3-d
Veiber 0-4-d
Marchand 135-136
Nelson 128-134
Frauenfelder 0-4-d
Legueltel 0-3-d
Lux 3-0-v
Saurel 3-0-v
Vabois 0-3-d
Noirot 113-114
Poyet 1-3-d
Weinblum 0-3-d
Peillonnex 15-15
Vandewalle 0-4-d
Weinblum 0-6-d
Poyet 0-18
Lemaire 3-1-v
Vandewalle 3-0-v
Veiber 3-1-v
Saurel 248-259
Lang 3-0-v
Lux 2-2-n
Nelson 3-0-v
Schnitzler 212-215
Bonnard 0-3-d
Frauenfelder 3-0-v
Vandewalle 0-3-d
Weinblum 0-4-d
Weinblum 0-4-d
Vabois 6-18
Marchand 3-1-v
Nelson 3-0-v
Vandewalle 80-113
Lux 1-3-d
Peillonnex 4-0-v
Poyet 0-3-d
Schnitzler 3-0-v
Vabois 4-0-v
Vabois 4-0-v
Veiber 0-4-d
Veiber 104-119
Baud 3-0-v
Weinblum 0-3-d
Weinblum 128-160
Noirot 3-0-v
Schnitzler 4-0-v
Wenzlaff 90-98
Vabois 4-0-v

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La coupe de l’amitié.

Voici la situation de celle-ci, après six mois de compétition.
Poule I: BERTRAND et SCHNEIDER joueront la petite finale.
Poule II: CATTAERT et HIEERRO la joueront aussi.
Poule III: encore aucun résultat.
Poule IV: encore aucun résultat.
Poule V: BONNARD et VABOIS joueront la petite finale.
Poule VI: LUX et NOIROT la joueront aussi.

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Notre bibliothèque.

Voici la nomenclature des ouvrages échiquéens de langues française transcrits et mis à la disposition de nos adhérents à titre de prêt.
–DEFOSSE et VAN SETERS: le jeu d’échec, manuel du débutant, 2 volumes (explications et règles du jeu, notions générales sur les ouvertures, milieu de parties et finales, conseils pratique); la connaissance de ce manuel est essentielle pour les joueurs de faible et moyenne force.
–LOOSE, d’après VERSEN: le guide des échecs, 1 volume mixte imprimé (exposé dees principales ouvertures, plus étendu et moins commenté que le chapitre similaire du précédent; également important à connaître.
–DU MONT: les bases de la combinaison aux échecs, 5 volumes manuscrits (montre le parti à tirer de chaque pièce, puis associées à partir de leurs pouvoirs particuliers).
–KAHN: l’art de faire mat, 8 volumes (attaques du roque et leurs mécanismes; plus techniques que les précédents ouvrages).
En outre, une dizaine de brochures consacrées à des problèmes d’échecs peuvent tenter les amateurs.
Pour tous renseignements et demandes, s’adresser à:
–MOULIN C., 7 rue MONGENOT, 94-SAINT-MANDE.

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Aperçu financier.

Avoir au 15-01-1966: 775,41 Francs.
Recette: 258,00 Francs (cotisations, vente de jeux, vente de guide des ouvertures et dons).
Dépenses: 140,00 Francs (impression, papier).
Avoir au 31-03-1966: 893,47 Francs.
Mon amitié à tous.
CH. WEINBLUM.

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Le mot du secrétaire.

Quelques amis nous suggèrent de titre notre journal, puisque notre association est désormais légale; aussi avec l’accord du Bureau, nous organisons un concours doté d’un disque 33 tours; envoyez-moi vos projets de titres avec noms et adresse; notre conseil, après délibérations, choisira le meilleur.
Nous nous réjouissons d’accueillir 3 nouveaux amis:
–BEAUFILS A. mr, 54 rue AUFAN, 92-LEVALLOIS.
–BRUN V. pr, 16 avenue de la République, 93-EPINAY-SUR-SEINE.
–CHERPIN EMILE, 4 avenue de NEW-YORK, 75006-PARIS.
Saluons aussi notre premier sympathisant:
–VENDANGE G. mr, 64 avenue de SAXE, 75015-PARIS.
Par contre, espérons que nos amis DE MOOR, MAENHOUT et LEMAIRE qui n’ont pas acquitté leur cotisation depuis 1964 éviteront la radiation statutairement prévues.
Enfin, monsieur RAUER signale, qu’il faut écrire «FRANKENWEG» et non «GRKEN-WEG» dans son adresse; que nos amis en prennent notes.
G. VANDEWALLE.

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Résultats du referendum.

Par ce referendum, nos adhérents étaient invités à se prononcer sur les points suivants:
–Approuvez-vous la création d’une section de membres sympathisants à l’AEPA?
–L’organisation de tombolas au profit de l’AEPA?
–La création d’une ronde sonore?
En voici les résultats:
Sur 54 inscrits, 37 ont voté et les voix se répartissent ainsi:
–Question 1: 36 oui, 1 blanc.
–Question 2: 30 oui, 5 non, 2 blancs.
–Question 3: 32 oui, 2 non, 3 blancs.
Les 3 propositions sont donc adoptées et feront l’objet de 3 nouveaux articles de nos statuts. Nous remercions très chaleureusement tous ceux qui ont bien voulu exprimer leur opinion.
R. PEILLONNEX.
Fin de la revue.