Paris-Normandie: Les Normands à la une!

Source de la presse normande: Ces aveugles mettenten échec leur handicap

Ces malvoyants mettent en échec leur handicap

Membre de l’Association échiquéenne pour les aveugles (AÉPA), Dominique Harmelle souhaite démocratiser la pratique des échecs. Une discipline qui a su s’adapter pour devenir plus inclusive. Explications.

‹›

L’association échiquéenne pour les aveugles (AÉPA) a été fondée en 1957 dans le but de démocratiser les échecs auprès des personnes en situation de handicap visuel. Reconnue par la Fédération française d’échecs, la structure compte à ce jour 90 adhérents, qui peuvent ainsi participer à différentes compétitions, comme celles organisées par l’International braille chess association (IBCA). Ils peuvent aussi prendre part aux Olympiades, qui se sont déroulées dernièrement à Rhodes, en Grèce.

Échiquier et règles spécifiques

Cinq Normands sont membres de l’AÉPA, dont le Barilois Dominique Harmelle qui, s’il n’a pas de handicap visuel, est l’un des fervents ambassadeurs de cette association. Échéphile passionné, il participe bénévolement à l’organisation des déplacements et arbitre des parties sur Internet.

« Nous organisons deux tournois annuels en présentiel. Mais les membres peuvent jouer toute l’année en ligne et en direct sur Skype ou sur une plateforme dédiée. Les joueurs sont munis d’un échiquier conçu pour les malvoyants, et les coups sont annoncés oralement à l’adversaire dans un alphabet spécifique afin d’éviter toute erreur de compréhension, explique Dominique Harmelle. Chaque joueur dispose d’une heure quarante-cinq pour disputer la partie, qui est enregistrée et supervisée par un arbitre.
L’association propose également des cours d’apprentissage ou de perfectionnement. »

Lire aussi

Échecs en ligne, les supporters se passionnent pour le tournoi

Dominique Harmelle cherche aujourd’hui à sensibiliser les plus jeunes aux échecs, qu’ils soient voyants ou malvoyants.

Car même si la discipline connaît un regain d’intérêt auprès du grand public depuis la diffusion de la mini-série Le jeu de la dame, les échecs restent encore victimes de leur réputation de jeu hermétique et réservé à une certaine élite intellectuelle.

Des matches disputés… par courrier !

« Tout le monde peut apprendre à jouer aux échecs et pratiquer juste pour le plaisir, affirme Pascal Pouteau, non-voyant et membre de l’AÉPA depuis de nombreuses années. J’ai découvert les échecs au collège. Cette passion ne m’a jamais quittée, et j’espère maintenant la transmettre à mes petits-enfants ! »

Le Normand se rappelle d’ailleurs d’une époque où Internet n’existait pas, et où les matches se déroulaient d’une toute autre manière : « Les parties se disputaient par courrier, et pouvaient durer plus d’un an ! Internet facilite la pratique, même si ne pas voir l’échiquier reste une contrainte et un exercice supplémentaire de concentration. C’est un jeu exigeant, mais il faut savoir l’aborder comme un loisir, au même titre que la musique ou le sport ! »

Association échiquéenne pour les aveugles (AÉPA) : renseignements sur le site Internet
Le site de l’AEPA
adhésion : 36 €.

Laisser un commentaire